lundi 28 mai 2012

PAPERBOY

1h48 - Sortie le 14 novembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Lee Daniels avec Zac Efron, Nicole Kidman, John Cusack...
1969, Lately, Floride. Ward Jansen, reporter au Miami Times, revient dans sa ville natale, accompagné de son partenaire d’écriture Yardley Acheman. Venus à la demande de Charlotte, femme énigmatique qui entretient une correspondance avec des détenus dans le couloir de la mort, ils vont enquêter sur le cas Hillary Van Wetter, un chasseur d’alligators qui risque d’être exécuté sans preuves concluantes. Persuadés de tenir l’article qui relancera leur carrière, ils sillonnent la région, conduits par Jack Jansen, le jeune frère de Ward, livreur du journal local à ses heures perdues. Fasciné par la troublante Charlotte, Jack les emmène de la prison de Moat County jusqu’aux marais, où les secrets se font de plus en plus lourds. L’enquête avance au cœur de cette Floride moite et écrasante, et révèle que parfois, la poursuite de la vérité peut être source de bien des maux…

La Moyenne des Ours : 1,5/5

Le mot du Comte : 1/5
Ce film est un ratage. Lee Daniels, après le plutôt réussi "Precious"(qui manquait toutefois de subtilité), applique sa formule à une histoire qui n'a aucune raison de se farcir les effets moisis de sa mise en scène pseudo rétro (saturations d'images, zooms à deux balles, etc...).
Le scénario est ici sacrifié au profit de ces effets ringards ainsi qu'au profit de scénettes inutiles. Voulant choquer et provoquer, Daniels filme Kidman urinant sur Zac Efron en slip dans l'espoir de susciter une quelconque émotion chez son spectateur (même négative). Hélas, que d'ennui!
De plus, la structure narrative choisie (le film est raconté par la voix off de la bonne de Zac Efron en slip) n'a aucun intêret: la voix off nous raconte des scènes auquel le personnage (qui raconte) n'a même pas assisté! Quelle incohérence! 
Nicole Kidman et John Cusack, en personnages trash et fous, sont les seuls à tirer un tant soit peu leur épingle de ce jeu ridicule et cette intrigue maigre et décevante: les personnages passent 1h30 à poursuivre un objectif évacué comme un petit mouchoir à la fin du film!
"Paperboy" n'est qu'un gloubiboulga assez moche et assez déplaisant. Le public féminin sera peut être satisfait de voir Zac Efron en slip, puisqu'il ne sert ici qu'à ça...

Le point de vue de Pépite : 1,5/5
Lee Daniels présente un univers visuel très intéressant. Le travail des couleurs, des lumières, du grain, etc. est tout bonnement superbe. Seulement, il ne suffit pas d’une jolie image pour faire un bon film.
Il faut une bonne histoire ; et l’histoire est bien. Très intéressante elle nous fait mener l’enquête avec ses personnages, nous fait voir des réalités sociales et politiques de l’époque… Très réussi de ce point de vue-là…
Il faut des bons comédiens alors, pour servir cette histoire. Zac Efron prouve qu’il est un vrai comédien ! Nicole Kidman est assez insupportable mais on comprend qu’elle sert toute entière son personnage de femme présentant une morbide et sensuelle obsession pour les tueurs emprisonnés. John Cusack est effrayant en psychopathe/redneck puant et vulgaire, mais il est peut-être légèrement sous-exploité pour être complètement intéressant. Et finalement, Matthew McConaughey est plutôt bon, mais moins intéressant que dans son autre film de la compétition canoise, Mud, du génial Jeff Nichols.
Mais alors qu’est-ce qui cloche pour que ce film prometteur ne tienne justement pas ses promesses ? C’est l’obsession du réalisateur à brouiller tous les ingrédients de son film dans un montage esthétiquement prétentieux et inutile. C’est très beau de nous montrer Zac Efron en slip près d’un bayou, le tout surexposé. C’est très beau, mais « so what » ? La plupart des passages de rêves ou de fantasmes ou d’errements ne servent en rien le film, son propos, son histoire. Je suis l’un de ceux qui avait relativement apprécié The Tree of Life dans lequel ce genre de moments existait, mais ils servaient le film, ils en faisaient partie. Ici malheureusement, Lee Daniels m’a ennuyé, et c’est dommage.
Au-delà de l'ennui, il m'a même profondément agacé en utilisant une voix off insupportable de la femme de ménage/nourrice de la famille du personnage d'Efron. Elle n'a pas assisté personnellement à plus de 10% des scènes du film, mais elle est en mesure de tout raconter... Ce personnage mou à la voix insupportable est l'un des éléments les plus dérangeants de ce film. Probablement l’un des plus mauvais films de la compétition (sans compter l’inclassable délire masturbatoire Post Tenebras Lux).

L'Opinion de Tinette : 2/5
Je viens de passer quelques minutes à essayer de me souvenir quel était le deuxième film que j’ai vu à Cannes. Ce n’est pas bon signe. Paper Boy ne laisse aucune impression. On le voit, on en sort inchangé, on a juste passé deux heures dans une salle quoi.
Quelques scènes sont marquantes, mais pas assez pour relever le niveau complet du film. On nous fait croire à une grande enquête policière qui rapprochera une femme de 40 ans, deux frères, et un journaliste black. Mais en réalité, l’enquête n’est qu’un prétexte à leurs histoires personnelles.
L’esthétique du film est assez « kitch ». Pas extrêmement dérangeant, mais on sent tout de même que les images font parfois tâche. Au niveau du scénario donc rien de bien incroyable, et on sent une grande incohérence au niveau de la voix off (la servante de la famille des deux frères) qui s’adresse parfois aux spectateurs pour décider ce qu’il peut, ou ne peut pas voir. En elle-même la voix off ne dérange pas, son positionnement par rapport aux personnages et aux spectateurs, lui, choque.
On découvre un Zac Efron assez crédible, entouré d’une Nicole Kidman dégueulasse mais crédible et d’un Matthew McConnaughey toujours pas assez charismatique à mon gout.
Bon par contre... plaisir des yeux pour les quelques plan avantageux de ce jeune monsieur Efron. 

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