dimanche 22 juillet 2012

BOWLING

Sortie le 18 juillet 2012 - 1h30

Un film de Marie-Castille Mention-Schaar avec Catherine Frot, Mathilde Seigner, Firmine Richard...
L’histoire se passe à Carhaix. En plein coeur de la Bretagne. Un petit hôpital, une maternité paisible. Pas beaucoup d’accouchements. Mathilde, sage-femme, Firmine, puéricultrice, et Louise, propriétaire du Bowling de Carhaix y vivent, heureuses et amies. Catherine, DRH, y est envoyée pour restructurer l’hôpital et surtout fermer à terme la maternité qui perd de l’argent. Quatre femmes dont l’âge, la personnalité, les origines sont différentes et qui vont pourtant former un quatuor fort en humanité et en humour pour défendre cette maternité. La vie, l’amour, l’amitié, la Bretagne et... le bowling !

Le mot du Comte : 0/5
Marie-Castille Mention-Schaar avait déjà poignardé, dans une moindre mesure, le cinéma français avec "Ma Première Fois" (petit mémo ici). Avec "Bowling", elle remue le couteau dans la plaie, avec une amplitude plus large et encore plus désastreuse (le film est tiré sur 500 écrans en France), marquant ainsi une belle victoire pour ce qu'il convient d'appeler le cinéma de télévision.
Par où commencer?
Produit par TF1 Films Productions (filiale cinéma de la première chaîne culturelle française), "Bowling" nous présente un monde lisse, cliché, sans aucune aspérité, d'une fadesse absolue. Le film tente de justifier son existence par le pseudo traitement d'un sujet social (la fermeture d'une maternité) et fait un parallèle avec le bowling (ne cherchez pas de lien avec le sujet, il n'y en a aucun, ne sont pas les frères Coen qui veut), pratiqué par les personnages du film.
Des personnages tous caricaturaux : Catherine Frot en mode Catherine Frot (cliché de la bourgeoise parisienne coincée qui descend "chez les ploucs", à l'instar de Kad Merad dans "Bienvenue chez les Ch'tis") et son mari a le droit au même traitement (tous les riches sont coincés et ne savent pas s'amuser bien sûr). Mathilde Seigner n'a rien à jouer, Laurence Arné non plus et Firmine Richard hérite d'un personnage clownesque, caricatural, à la limite du racisme (la minorité visible, bonne vivante et qui fait rire -ou essaye). Et bien sûr, comme on est en Bretagne, tout les hommes s'appellent Erwan. Ces gens, parce qu'ils sont humbles et provinciaux, sont bien évidemment aimables et pleins de vie. 
Les dialogues qu'ils récitent sont mal écrits, d'une fausseté immonde. La scène de dispute entre Seigner et son mari se résout par un "J'aime pas qu'on se dispute". Et oui, dans le monde merveilleux de TF1, les conflits ne durent jamais bien longtemps. Même le journal télévisé du film (qui relate les évènements que le spectateur aurait oublié de noter -intrigue complexe oblige) sonne faux.
L'intrigue, des plus manichéenne, est tellement pauvre qu'on s'ennuie ferme. Une des séquences finale tente de créer un suspense (alignant de vomitifs moments clippesques), parasité d'avance par un scénario calibré sous les rouages de la machine à merde de TF1. 
Pire, le film distille une morale chauvino-chrétienne (mère et fille se réconcilie sous le Christ) à vomir, ainsi qu'un patriotisme régional nauséabond: sous couvert de résistance (battons-nous pour préserver nos acquis), le film est au contraire un paradoxe, puisque noyé par le conformisme infect des normes de la télévision française qui y a investi 10 millions d'euros.
La musique du film quant à elle se limite à trois accords de biniou (Bretagne oblige), si bien qu'on se croirait dans le prochain "Astérix chez les Bretons".
Rien est à sauver dans ce film de télévision, "écrit" et "réalisé" uniquement pour remplir la case prime time de TF1.

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