dimanche 25 novembre 2012

LES LIGNES DE WELLINGTON

2h31 - Sortie le 21 novembre 2012

Un film de Valeria Sarmiento avec John Malkovich, Marisa Peredes, Melvil Poupaud, etc.
En septembre 1810, les troupes napoléoniennes, emmenées par le Maréchal Masséna, envahissent le Portugal. Lors de la bataille de Buçaco, Masséna est défait. Pour autant, Portugais et Britanniques, sous le commandement du Général Wellington, battent en retraite. Wellington espère ainsi attirer l’ennemi à Torres Vedras, où il a fait bâtir des lignes de fortifications infranchissables. Cette stratégie, couplée à une opération de terre brûlée, plonge les populations civiles dans l’exode.

La Moyenne des Ours : 3,8/5

Le mot du Comte : 3,5/5
"Les Lignes de Wellington" est un film monumental qui nous plonge, à travers le prisme de plusieurs histoires entre-mêlées, dans la réalité de la conquête Napoléonienne du Portugal.
Préparé par Raoul Ruiz (qui n'eut jamais le temps de le finir) et achevé par Valeria Sarmiento, le film se rapproche du précédent et épatant film-fleuve de Ruiz, "Les Mystères de Lisbonne" (également porté par le producteur Paulo Branco, et dans lequel on retrouve beaucoup des acteurs du film).
Le film porte la trace de Ruiz, on y retrouve tout les éléments qui ont fait sa réputation: l'élégance absolue de la mise en scène (à travers une habile construction des cadres et de subtils mouvement de caméra) et la beauté spectaculaire des décors qu'il filme.
Film massif et imposant, il possède les défauts de ses qualités: on ne s'ennuie pas mais on sent le temps qui passe (le film gagnerait peut être à perdre 20 minutes). Le scénario est pourtant habilement construit; le spectateur suit le destin de plusieurs personnages de couches sociales différentes et happés par la guerre que se livrent deux hommes, le Général Wellington (John Malkovich, brillant) et le Maréchal Masséna (Melvil Poupaud, hélas peu présent).
Il faut en effet regretter les courtes apparitions d'acteurs poids-lourds (Isabelle Huppert, Michel Piccoli, Catherine Deneuve, Mathieu Amalric), qui, sitôt leur scène achevée, ne reviendront pas. Dommage.
Le scénario fait ici le choix de ne pas traiter que du spectaculaire (les batailles) mais aussi de l'intime, c'est plutôt rare et appréciable.
Le film ressemble a un bloc écrasant, par sa durée, son ambition et sa grandiloquence. S'il ressemble beaucoup aux "Mystères de Lisbonne", il n'en atteindra jamais la profondeur et la puissance, mais "Les Lignes de Wellington" valent quand même le déplacement.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Les Lignes de Wellington est un très bon film qui s'intéresse aux histoires personnelles de plusieurs "acteurs" d'une guerre napoléonienne au Portugal, sans vraiment montrer les combats eux-mêmes.
C'est là sa force : les récits entrecroisés et les destins mêlés de ces personnages tous très humains sont assez rares au cinéma. On suit des "déplacés", les Portugais qui sont priés par les Anglais de quitter leurs maisons et de prendre la route avec leurs familles pour ne pas tomber sous la dominations française, un soldat Portugais qui est derrière les lignes ennemies et rencontre des déserteurs de l'armée française, un Portugais et des Ukrainiens dont les illusions de "Liberté, Égalité, Fraternité" ont été brisées ; on suit une famille anglaise qui était installée au Portugal et qui doit fuir comme les autres, mais aussi une femme irlandaise qui avait suivi son mari soldat...
Vous l'aurez compris, c'est vraiment très intéressant de suivre ces histoires parallèles au combat lui-même. Les comédiens sont globalement tous très inspirés et livrent un jeu qui sert à 100% le point de vue du film. Mais il y a plein d'histoires entremêlées, ce qui a pour effet de ralentir le rythme général. Cependant, cette longueur et ce rythme sont pertinents, comme les déplacés du film, nous suivons un chemin long et semé d’embûches.

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