vendredi 2 novembre 2012

UN PLAN PARFAIT

1h44 - Sortie le 31 Octobre 2012

Un film de Pascal Chaumeil avec Diane Kruger et Dany Boon
Pour contourner la malédiction qui anéantit tous les premiers mariages de sa famille, Isabelle a une stratégie pour épouser l'homme qu'elle aime : trouver un pigeon, le séduire, l’épouser et divorcer.
Un plan parfait si la cible n’était l'infernal Jean-Yves Berthier, rédacteur pour un guide touristique, qu'elle va suivre du Kilimandjaro à Moscou.
Un périple nuptial pour le meilleur et surtout pour le pire.

La Moyenne des Ours : 1,8/5

La pensée de Juani : 2,5/5
Une nouvelle fois, je ne sais que penser, car c’est un film divertissant (je ne m’attendais pas à plus) et parfois drôle, mais ni dans le scénario ni dans la mise en scène ni dans l’image je me souviens de quoique ce soit de remarquable. Remarquable dans le sens que l’on remarque, que l’on relève, constate. En effet, la tête vidée, on rit des situations (Kruger à côté d’un « boulet » dans l’avion, Boon que l’on ne doit pas interrompre quand il parle dans son dictaphone …), des mimiques de Dany Boon (très convaincant quand il sort du cabinet dentaire…) , des interruptions du « beau-frère » (Cohen) dans le récit que conte sa femme ; mais c’est un film qu’on oublie vite. Etant donné qu’il n’y a pas grand-chose au cinéma en ce moment – ou alors qu’on fait vite fait le tour – un film a envisagé.

L'Opinion de Tinette : 3/5
Bon alors oui, le scenario plus que prévisible. On sait très bien ce qu’il va se passer dans l’ensemble. Et certes, il y a quelques failles au niveau des personnages (personnage de Dany Boon qui apprend la supercherie mais veut tout de même aider la jeune femme pour son vrai mariage…).
Mais j’ai vraiment passé un bon moment. J’ai beaucoup ri. Les relations entre personnages sont amusantes, les répliques aussi. Le rôle du beau frère de Diane Kruger est juste génial.
L’histoire de la rencontre des deux personnages principaux, est en réalité racontée par la famille de l’un d’entre eux, ce qui permet un peu de « fraîcheur » dans la narration. On voit les réactions des personnes à qui l’histoire est racontée, ce qui nous apporte des petits moments de comédie (plus drôles que ceux de l’histoire principale).
Le film est loin d’être hallucinant, ça ne restera pas dans les mémoires mais moi j’ai passé un très bon moment, et je ne m’attendais pas à ce que ce soit le cas. Il est ce qu’il vend : une petite comédie romantique qui nous détend. Et elle réussit dans cet objectif.

Le mot du Comte : 0,5/5
Quand on y réfléchit bien, "L'Arnacoeur" laissait entrevoir le désastre qu'est "Un Plan Parfait". Si on passe outre le très faible point de départ scénaristique (une soi-disant malédiction familiale) auquel personne ne croit, il ne reste hélas pas grand chose à grignoter dans ce film qui se révèle immensément long et pénible. 
Le film s'ouvre sur une scène de repas de réveillon et l'histoire qui va se dérouler devant nos yeux sera contée par les convives : bon, déjà, c'est mal parti (car vous l'aurez compris, cette structure en flash-back n'a pas le moindre intérêt ici).
Pendant presque deux heures, le spectateur aura l'impression de se promener dans un catalogue Ikea. L'esthétique du film vacille entre spot publicitaire et magazine d'agence de voyage (et ces halos sur l'écran, c'est juste insupportable). Le personnage de Dany Boon est guide touristique, cela justifie (faiblement) les séquences en Afrique et à Moscou (bien sûr, le film nous sert maladroitement tout les clichés inhérents à ces destinations: en Afrique on mange des yeux de chèvres, en Russie on boit comme des trous). Diane Kruger quant à elle joue une dentiste riche à souhait, plutôt désagréable et très antipathique (et dont l'accent germanique -que sa soeur n'a pas, est maladroitement justifié). La grande gagnante du film, c'est elle, puisqu'en tant que publicité déguisée, le film la met clairement en valeur. Robert Plagnol, qui joue son mari, est d'une fadeur sans limite. Quelques rôles secondaires (Jonathan Cohen en tête) peuvent toutefois parvenir à nous arracher un sourire. 
Les séquences s'enchaînent et s'enchaînent, sans qu'on comprenne à quoi elles servent. Et diable, pourquoi mettre des effets spéciaux si c'est pour qu'ils soient aussi mauvais (la séquence dans l'avion, les incrustations du lion)? La musique souligne avec lourdeur les moments mélodramatiques histoire de vraiment prendre le spectateur pour une andouille. La séquence finale (d'un kitsch grandiloquent) plonge définitivement le public dans un curieux mélange d'inconfort, de gêne et de lassitude, alors qu'il était déjà tiraillé entre regarder sa montre ou analyser l'architecture intérieure de la salle de cinéma.
Au final, on ne sait pas trop à quoi sert ce film, ni ce qu'il a voulu raconter (si ce n'est une histoire au final ultra attendu), ce qu'on sait, c'est que ce "Plan Parfait" est d'une pénibilité alarmante.

Le point de vue de Pépite : 1/5
"Un plan parfait" est une "comédie" décevante au titre parfaitement mensonger.
Pascal Chaumeil rate ici son deuxième long métrage et ne transforme donc pas l'essai après le savoureux "L'Arnacoeur" réalisé en 2010. Ce premier film était drôle, plutôt bien réalisé, les comédiens étaient bons et maniaient l'art de la comédie aussi bien que Pascal Chaumeil ; cela dans une histoire soigneusement travaillée dont le rythme était notamment donné par un montage intelligent en renforçant l'humour. C'est exactement sur chacun de ses points qu'Un plan parfait s'est planté.
Le pitch reste relativement faible (la malédiction de la famille du personnage de Diane Kruger aurait pu être renforcée par des niveaux de narration supplémentaires, par exemple en insistant sur l'apparition de la malédiction, ou des anecdotes montrées à l'écran, ou même en rajoutant des histoires secondaires, etc.) et le scénariste (le producteur du film, Laurent Zeitoun, aidé de 3 autres personnes de "l'idée" à "l'aboutissement") ne cesse de montrer son incapacité à dépasser ce dit-pitch. A l'aide de facilités et d'évasions scénaristiques, il présente puis désamorce presque aussitôt tous les semblants de personnages secondaires gravitant tant bien que mal autour du couple "mou" Kruger/Boon. Un exemple frappant : vers la fin du film, deux personnages (très) secondaires réapparaissent, promesse illusoire d'un rebondissement, mais après la reprise d'une blague entendue 5 minutes plus tôt, ils disparaissent dans l'arrière plan, secouant la tête devant la pseudo évolution du personnage de Dany Boon, ou visiblement mécontents d'avoir un "rôle" aussi minable.
Si on rajoute à ça une structure sous la forme du conte parfaitement ridicule (à un dîner de Noël, la soeur de Kruger invite sa nouvelle patronne - Laure Calamy, caricaturale, la faute au scénario - assez déprimée et lui raconte l'histoire de la malédiction et de la tentative de Diane Kruger de s'en défaire...) : ainsi la continuité est brisée abruptement par des commentaires sans grand intérêt des personnages présents à table...
On ne rit qu'à de rares moments, lorsque Dany Boon notamment semble sortir de la carcasse morne de son personnage pour clamer une ou deux répliques piquantes et presque savoureuses. Mais le soufflé retombe toujours ! (Une scène avec l'avocat découvrant un contrat de mariage massai est excellente, mais dure tout de suite 1 minute et demie, pas de quoi sauver le film...)
Pour finir, la fin - parfaitement absurde - vient clore un moment assez douloureux d'une heure quarante-cinq qui vient saccager dans notre esprit le souvenir de "L'Arnacoeur". Ce film avait également été écrit par Laurent  Zeitoun, la preuve que c'est ici un coup manqué de la part de toute l'équipe. Boon, Kruger, Zeitoun, Chaumeil... la prochaine fois peut-être !

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